9 mars 2015
Le courtier est-il utile à l’acheteur?
Un courtier peut être un précieux allié pour l’acheteur, ne serait-ce que pour réduire la gestion de la paperasse et, surtout, le stress! Pour autant, un courtier ne protège pas de tous les maux.
Transiger avec l’aide d’un courtier permet d’éviter certaines tracasseries administratives. Il effectue par exemple des vérifications auprès d’instances telles que le Bureau de la publicité des droits, le Registre foncier, les villes, etc. Il s’assure que le vendeur a le droit de vendre, que les conditions légales sont respectées et les documents complets.
«Il est entre autres tenu de faire remplir la “déclaration du vendeur”, qui résume l’état de la propriété, et de fournir à l’acheteur toute preuve de réclamations d’assurances ou de travaux. L’acheteur est ainsi mieux protégé puisqu’il est en parfaite connaissance de ce qu’il achète», explique Me Pagé. Ce document protège aussi le vendeur contre les poursuites pour vices cachés.
Transiger sans courtier est carrément «dangereux», affirme pour sa part Robert Beaudoin, vice-président aux opérations immobilières chez Proprio Direct, un site de vente sans intermédiaire qui offre toutefois les services d’un courtier à taux réduit (2 % et plus) au moment de la transaction. «Le problème est que dans la promesse d’achat, les acheteurs et les vendeurs ne savent pas rédiger les clauses qui leur éviteraient des ennuis.»
Délicate promesse d’achat
Une fois signée, la promesse d’achat lie légalement un acheteur et un vendeur, et ni l’un ni l’autre ne peut se retirer de la transaction sans raison valable.
C’est pourquoi cette promesse devrait comporter plusieurs conditions, qui seront réalisées dans des délais précis.
Un courtier guidera le vendeur et l’acheteur dans la rédaction et la signature de ce document juridique et dans la réalisation des conditions. Par exemple, pour éviter que l’acheteur puisse être poursuivi s’il n’obtient pas le prêt hypothécaire nécessaire, il précisera dans la promesse d’achat que la vente est conditionnelle à l’obtention du financement nécessaire, dans un certain délai. Il doit aussi recommander à l’acheteur de faire inspecter l’immeuble et proposer au moins trois professionnels membres d’un organisme reconnu. Il s’assurera que l’acheteur a pris connaissance des documents de copropriété, etc.
Mais avez-vous vraiment besoin d’un courtier pour vous aider dans toutes ces démarches? Julie (nom fictif) en doute. «Ce type d’information figure par défaut dans le formulaire d’offre d’achat mis à la disposition des acheteurs sur DuProprio, explique cette Montréalaise qui a récemment acheté un condo affiché sur ce site. Ce document est bien fait, poursuit-elle. Il indique les conditions, comme l’inspection, le financement, l’examen des documents de copropriété et les délais à respecter. On n’a qu’à les cocher pour qu’elles s’appliquent. Il faudrait qu’un acheteur soit aveugle pour louper ces aspects importants et ne pas se protéger minimalement.»
Ton courtier, mon courtier?
Acheteurs: prenez avec un grain de sel les conseils du courtier d’un propriétaire vendeur. «En vertu du code de déontologie, il doit fournir toute information pertinente à l’acheteur, indique Robert Nadeau, président et chef de la direction de l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier (OACIQ). Mais en matière de prix, il va de soi qu’il travaille en premier lieu pour le vendeur.»
Avoir un courtier de votre bord lors des négociations pourrait donc être payant, d’autant plus qu’en théorie il ne vous coûtera rien. En effet, lorsque le vendeur et l’acheteur font tous les deux affaire avec un courtier, ils se partagent la commission versée par le vendeur.
Et si vous utilisez les services d’un courtier et que le vendeur, lui, n’en a pas? C’est alors à vous de payer la commission, montant que vous pouvez ajouter à votre prêt hypothécaire.
Vous pouvez engager un courtier dès le début de votre recherche de propriété ou en cours de processus d’achat.
À LUNDI PROCHAIN!
Source: protégez-vous.ca